EAN13
9782846264211
ISBN
978-2-84626-421-1
Éditeur
Au Diable Vauvert
Date de publication
Collection
Littérature générale (1)
Nombre de pages
200
Dimensions
19,9 x 13 x 1,4 cm
Poids
179 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La Mère, la Sainte et la Putain

(Lettre à Swann)

De

Au Diable Vauvert

Littérature générale

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La Mère la Sainte et la Putain: ce sont les trois visages d'une femme qui raconte la gestation d'un enfant fait de mots, car ici, le texte est sa première mise au monde, avant l'être à venir .
On suit toutes les étapes traversées par cette amazone libre, entre le moment où elle tombe amoureuse (l'errance puis la « chute d'organes, le cœur tombé dans l'estomac ») et celui où elle va enfanter: ces étapes, ce sont les trois statuts du titre de ce bref roman en forme de cri, violemment imposés au corps féminin dans un monde décrit sans concession.

« La faculté d'adaptation de la femelle humaine est un miracle de la nature. C'est à ce jour la seule espèce qui sait muter en quinze jours de prédateur à invertébré. »

« Les mots naissent de l'inconfort, de la plaie, de là où ça fait mal. Les mots sont le hurlement de l'animal blessé, le cri du soldat pendant la bataille, le rugissement de la lionne affamée. Les mots ne surgissent pas de la tranquillité. »

« Parce que les mots sont plus grands que la chair, parce qu'ils lui préexistent et qu'ils lui survivront, parce que l'odeur d'une peau ça s'oublie, et que les mots ça se relit.
Parce que le souvenir se floute, quand les mots ont fixé pour toujours les contours des corps entre les draps. »

« La mère porte le fils de l'homme, la sainte lave les péchés. La putain baise la lie de l'humanité. Puis est venue Marie-Madeleine, qui a sanctifié le métier. Depuis elle, les putains jouent les infirmières, essuient les pieds de Jésus condamné, sèchent les larmes, noient dans leur ventre le mal de vivre, les vices et la fureur, consolent le cœur des amants empoisonnés. Les putains appartiennent aux hommes, mais ne portent pas leur descendance. À elles la douleur du monde, aux autres celles d'enfanter. »
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